Je laissais glisser mes mains sur le coton tissé à la main des draps avec lesquels je m'occupais, en les pliants, en de parfaits carrés. J'allais prendre un nouveau départ alors valais mieux que tout soit parfait, peut-importe que ce soit simplement l'angle parfaitement a 90 degré des couvertures. Pourtant, je suis pessimiste, je ne crois pas particulièrement en mes chances de rémission complète. Je suis un cas sans espoir... on me dit le contraire dans les couloirs blancs cassé des hôpitaux. Mais franchement je pense plutôt que c'est une manière sympathique de tenter de me donner du courage. Je n'avais jamais fumé, j'évitais les légumes et fruits modifié, les lits de bronzage et j'en passe... j'aurais mieux fait de manger des big mac mutant tant que je le voulais avoir su. Ma tante elle y croit, il le faut. Je suis la seule personne qui lui reste. Mes parents? Je ne sais pas. Je crois qu'il ne voulait pas de moi, où il ne pouvait pas. Je préfère ne pas trop y penser désormais, qu'est-ce que ça pourrais bien changer de toute manière. Mais j'ai une photo que je garde malgré tout, elle a été prise après qu'ils m'aient laissé à ma tante, avec mon frère. Enfin il est encore jeune, je me demande comment il est aujourd'hui. Parfois.

C'était le moment, les boites étaient toutes dorénavant enfermées dans le camion U-Haul de déménagement. J'imagine que ça va aller jusqu'à l'aéroport... j'imagine. Je n'ai jamais déménagé aussi loin. Changer de quartier, mais pas de pays. La raison principale, ma santé. Apparemment les médecins de l'hôpital là-bas, sont fantastiques et un en particulier qui serait le meilleur dans son domaine... enfin c'est facile à dire sans preuves. Puis bon ma mère (tante) pense que d'être sur une plage la majorité du temps ça redonne une qualité de vie. Il manquerait que la fondation rêves d'enfants viennent me tenir la main... quoi qu'il en soit je n'ai plus rien à craindre. Sauter en bonji, escalader le Kilimandjaro, allé voir dans le pire ghetto et traiter une bande de noirs du mot défendu. Faire la fête sans arrête. L'école? J'y vais parce que je n'ai pas trop le choix. La chance peut arriver et si je vis davantage disons que les études sont importantes, mais j'y crois pas tellement...en attendant, je veux vivre le peu de vie qu'il me reste a trois milliards à l'heure!

Il y a un petit moment que j'étais arrivé en Australie. La température est tellement chaude que je colle presque toujours sur le sofa en cuire quand je m'y prélasse en maillot de bain. J'ai pris un boulot de sauveteuse, j'ai jamais eu à sauver personne, je me fais bronzer, je bois mon petit flacon caché tranquille et drague. C'est là que j'ai rencontré Roman. J'avoue que j'ai assez rapidement fait le lien de parenté, mais au départ je trouvais simplement que s'était un mec terriblement attirant. J'ai beau jouer la reine du harem en sortant avec plusieurs garçons, surement autant que le nombre de filles qu'il doit voir à côté, je crois que je suis réellement tombé amoureuse de mon propre frère... enfin de sang oui mais sinon ça ne compte pas non? Je n'ai pas le temps à perdre avec la conviction du bien et du mal. Si c'est mal ou si c'est juste... non je crois que c'est mal. Mais je suis une mauvaise fille après tout. Pour le moment je garde quelques secret, je ne sais pas comment il réagirait autrement.