Je n’ai pas eu une vie bien complexe. D’ailleurs, si on écrivait ma biographie, je suis sûr que l’auteur n’aurait pas de quoi remplir le moindre chapitre. Après tout, je m’en fiche. Ma vie est comme elle l’est, et comme elle l’est, ça me va.
J’ai grandi dans la petite ville de Brighton. Cela n’avait rien à voir avec une banlieue parisienne très chic, non, c’était plutôt celle du genre coin craignos, où les parents n’osent pas laisser sortir leurs gosses de peur de se les faire enlever par un mec fou à lier. Mes parents à moi, ils s’en fichaient. Moi aussi d’ailleurs. J’ai commencé très jeune à sortir traîner dans la rue, à espionner les plus grands qui taguaient les murs soi-disant blancs de Brighton. Cela me faisait marrer et je me disais que j’aimerais beaucoup peindre avec eux. C’est ce que j’ai fait, moi aussi, mais beaucoup plus tard. Et puis, à l’époque, je ne comprenais pas ce qui était écrit sur les murs sales de mon quartier. Il valait mieux, d’ailleurs....
A l’école primaire, j’ai fait la connaissance de Wes. Il est devenu très rapidement mon ami, au point que nous passions tout notre temps ensemble. Cela ne me gênait pas, j’adorais, même. On était et on reste complémentaire, l’un ne pouvant plus se passer de l’autre. Je ne sais pas si j’aurais survécu sans lui dans le coin. Cependant, Wes et moi avons toujours été très différents et à la fois très semblables. Moi la tête et lui les bras, c’était ce que disait tout le temps mon meilleur ami (lui, en l’occurrence). Il avait essayé de m’apprendre le skate, sa grande passion et ce dont il rêvait de faire son métier (objectif d’ailleurs désormais réussi). Il a cependant rapidement renoncé en voyant à quel point j’étais… nul.
En cours, Wes était le petit rigolo de la classe, qui faisait tout pour faire rire la galerie. J’essayais pour ma part de rester sur le droit chemin (tout en faisant un minimum de conneries, tout de même ! C’est invivable sinon !). En effet, je savais que si je voulais trouver un bon emploi plus tard, je ne pourrais pas compter sur les salaires minable de mes parents, qui nous suffisait tout juste à vivre à trois dans un deux pièce miteux, pour me payer une bonne fac ou autre école du genre. J’ai donc été obligé, au grand détriment de mon ami qui ne pensait qu’à s’amuser, de tout faire pour garder de bonnes notes. Je n’en avait pas vraiment envie moi aussi, mais je savais que c’était la seule solution pour avoir un avenir.
A l’adolescence, mon légendaire « drageurisme » s’est réveillé. Oui, c’est une chose, je ne peux pas m’empêcher de draguer, fille comme garçon, avec tout de même une nette préférence pour les filles. C’est dans ma nature ! J’ai fait ma première fois très tôt, et j’ai d’ailleurs recommencé à de nombreuses reprises. Cela fait partie des petits plaisirs que j’aime m’accorder. Je ne suis également que très rarement fidèle. Et pour l’instant, je ne tente pas de l’être. A quoi bon me forcer, après tout ? Je n’ai pas encore pris d’engagement et la vie est faite pour s’amuser ! C’est encore une chose sur laquelle Wes et moi sommes d’accord, mis-à-part sur les études, où nous avons pris deux voies différentes.
Quand j’ai obtenu mon diplôme, à la fin du lycée, je ne savais en rien ce que j’allais faire de ma vie. J’avais déjà travaillé comme mannequin pour un catalogue de vêtements, et même fait une petite pub pour la supérette de la ville d’à côté, mais rien de suffisamment brillant pour lancer une carrière. J’ai donc opté pour une école de journalisme que je pouvais me payer grâce à la bourse que j’avais obtenue. Elle ne se trouvait pas très loin de Brighton et je pouvais donc la fréquenter sans avoir besoin de quitter ma maison. Ainsi, je pouvais étudier et continuer à voir Wes, pour traîner dans les rues de notre bon vieux quartier.
C’est il y a trois mois que j’ai terminé ma dernière année d’études. Je commençais d’ailleurs à chercher un travail, lorsque mon meilleur ami ma proposé de participer au concours. J’ai tout de suite accepté. Cela semblait tellement cool ! Ça l’était. Nous l’avons même gagné. Et nous sommes partis. L’Australie, c’est quelque chose de fantastique. Cela fait désormais deux mois que nous sommes là-bas, et maintenant que nous sommes bien installés, je compte lancer le plan drague… *rire machiavélique*