– Cara ! Reviens ici tout de suite !


De: Cara, la fraise tagada.
À: Bonnie, le pingouin unijambiste.
Putain trou-du-cul, t'es où ? Ça fait une heure que je t'attends ! 

De: Bonnie, le pingouin unijambiste.
À: Cara, la fraise tagada.
Nanméo, d'où tu me parle comme ça toi ? J'suis dans les bouchons miss grongron, je sais pas quand est-ce que j'arriverais. Prend toi un truc, c'est ma tournée - mentale x) - 


Cara leva les yeux au ciel, avant de prendre une nouvelle gorgée de verre de vodka. Bonnie était, comme toujours, en retard. Cette fille avait le don pour ne jamais arriver à l'heure et cela depuis toujours. Pour passer le temps, la jeune femme observa les alentours et croisa le regard d'un jeune homme qui ne la laissa pas indifférente. 

 
De: Cara, la fraise tagada. 
À: Bonnie, le pingouin unijambiste. 
C'est con que tu sois pas là, y'a deux mâââles au bar, genre mi-hommes, mi-dieux. 

De: Bonnie, le pingouin unijambiste. 
À: Cara, la fraise tagada. 
Salope.  

Un sourire se dessina sur les lèvres de Cara. Elle était devenue maîtresse en l'art de faire chier Bonnie. La jolie brune releva la tête et réalisa que l'un deux jeunes hommes dont il était question dans son texto était arrivé à ses côtés. 

– Salut beautée, ça te dirait de prendre un verre avec moi et mon pote ?
– Ah désolée coco, j'attends une amie-là et..
– Elle pourra nous rejoindre quand elle arrivera.

Cara remarqua immédiatement l'accent, so british du bel inconnu. Ils n'étaient donc pas d'ici. En même temps, cela aurait étonné Cara, qui connaissait presque tout le monde dans ce quartier. Le jeune homme était encore plus beau de près , il fallait le dire. Dommage, il avait l'air d'être assez lourd, niveau drague mais bon, qui ne tente rien n'a rien, pas vrai ? Cara quitta le comptoir du bar et suivit l'inconnu jusqu'à sa table, où elle prit place à ses côtés. Ils commencèrent à faire connaissance. Les deux anglais s'appelaient Wes et Clay. Ils venaient participer à un concours. Cara en avait déjà entendu parlé mais ne s'y était jamais vraiment intéressé. Wes devint de plus en lourd, avec des phrases de dragues plus-pourraves-tu-meurs (ton père est un voleur, il a volé les deux plus belles étoiles du ciel pour les mettre dans tes yeux xD) Cara et sa répartie n'en arrivèrent même pas à bout. Au final, la demoiselle comprit que tout ceci était simplement surjoué et que Wes n'était pas du tout comme cela en vérité. Heureusement, d'ailleurs. 

– Il ne fait ça qu'avec les filles qu'il aime bien. lui avait avoué Clay pendant que Wes était parti chercher de nouvelles boissons. 

La température augmenta durant le reste de la soirée. Wes et Cara la passèrent à se chauffer et à se séduire mutuellement. De légers sous-entendus, de petits gestes et ils comprirent que la nuit allait être longue. Très longue. Cela a même failli déraper, dans les toilettes du bar mais ils finirent par décider de conclure ailleurs, chez Wes, en l'occurrence. Pour la suite, pas besoin de vous faire un dessin, si ? 



- Enfait, j'avais pas remarqué mais t'as plutôt un gros cul.

Il la cherchait. Cara venait à peine de se lever et d'arriver dans la cuisine, que déjà Wes commençait déjà à la pousser à bout. Lentement mais sûrement. 

– Et toi, t'es con naturellement ou tu prends des cours du soir ? lui lança-t-elle, sur la défensive.

Cara n'avait pas beaucoup dormi - pas le temps, elle était beaucoup trop occupée avec Wes :hehe: - et en plus de cela, elle était sujette à une atroce migraine. Deux raisons, pour ne pas la faire chier. Après, c'est à ses risques et périls.. 

– Je vois pas le rapport.
– Pas besoin de chercher, tu arriveras pas. En même temps quand on a le QI d'une moule..  

Cara était tombée sous le charme du rois des connards au pays des enfoirés. Pas de chance. 

– Le pire dans tout ça, c'est qu'il avait pas l'air de gêner, mon cul, hier soir..

Aha. Cara, un. Wes, zéro. Elle avait gagnée, encore une fois.


Deux mois. Cela faisait deux mois que Cara et Wes s'étaient rencontrés. Ils ne s'étaient pas lâchés, il faut dire. Et même si chaque fois qu'ils se voyaient, ça partait en couille et une dispute éclatait - qui elle-même se soldait par une nuit agitée, si vous voyez ce que je veux dire xD -, ils semblaient s'appréciaient. Beaucoup. Un peu trop peut être. 

– Wes ? C'est moi.  

Comme chaque jour, Cara entrait sans prévenir, dans l'appartement de Wes. Elle savait où il cachait le double de ses clés et elle ne se gênait pas pour les utiliser. Cela ne le dérangeait pas non plus. Enfin jusqu'à aujourd'hui. 

– Je sais ce que t'as fait, Cara..  

Cara était arrivée dans le salon et c'est tout ce que Wes trouva à lui dire. La demoiselle ne comprit pas tout de suite de quoi il parlait et elle lui demanda naïvement si il allait bien. 

– Écoute, je pense que tu devrais dégager et ne plus jamais revenir. Oublie-moi. Vraiment. J'en ai marre.  

Cara comprit que Wes faisait référence à sa "trahison", qui n'en était pas vraiment une vu qu'ils n'étaient pas officiellement ensemble. L'australienne, qui avait trop bu lors d'une soirée, avait terminé dans le lit d'un autre. 

- Wes.. Attends..  
- Dégage, putain !  

Il commençait à s'énerver et Cara prit peur. Wes s'approcha de la jeune femme et attrapa violemment son poignet, pour la faire partir de l'appartement. 

– Wes, attends, je.. Je suis désolée. Vraiment.  
– T'es qu'une p*te.  

Et là, tout commença. Cara vit rouge et démarra au quart de tour. Elle commença à insulter Wes, lui disant qu'il allait bien voir d'autres poufs, alors pourquoi ne pouvait-elle pas faire pareil ? L'anglais essayait de faire sortir la brune mais elle revenait à chaque fois. Cara commença à devenir violente, tout comme Wes, qui n'hésitait à lui donner quelques coups. Le souvenir amer de son père lui revint en mémoire. Cara éclata en sanglots, en se remémorant cette triste période mais aussi à l'idée qu'elle venait de perdre Wes. Ce dernier lui demanda une dernière fois de partir, avant de quitter la pièce. Cara obéit, sans pourtant cesser pleurer. Une fois dehors, elle ne se retourna pas, sachant parfaitemment que Wes l'observait. Elle essuya d'un revers de main, les larmes qui roulaient le long de ses joues. Ça lui apprendra à tomber amoureuse d'un connard pareil.