Ma famille, je l’échangerais pour rien au monde. Je vois souvent des gens ce plaindre de leurs familles, mais je serais incapable de me plaindre de la mienne. A force de souffrance et de privation, je suis venu combler le mariage heureux de mes parents. Adoré par ma mère, chérie par mon père, je n’ai jamais eu à me plaindre. Fils d’un musicien, j’ai toujours été bercé par la musique. J’ai touché un piano avant de savoir marcher et à douze ans seulement je savais jouer de cinq instruments différents. Contrairement à mon paternel, je me suis plus passionné pour la guitare que pour le piano. Je pouvais passer des heures enfermer dans ma chambre, entourer par des partitions, à essayer tout et n’importe quoi tant que le son qui en sortait me plaisait tout allais bien. J’ai toujours été chouchouté par mes parents même si nous ne roulions pas sur l’or, ils m’ont éduqué de manière stricte et ne m’ont jamais laissé tomber. La famille parfaite quoi. Enfin. Jusqu’à l’année de mes quinze ans. Ce soir-là, mon père donnait un récital avec quelques uns de ses copains au conservatoire de Darwin. Bien entendu, en tant que premier fan, je n’avais pu m’empêcher d’y aller en compagnie de ma mère. Je me souviens, elle m’avais fait mettre mon plus beau costume et m’avait obligé à coiffer mes cheveux pour une fois. J’étais impressionner de voir le nombre de personne qui c’était presser pour voir mon père jouer. Je me souviens de chaque instants de cette soirée, jusqu’à la mauvaise note. Mon père connaissait cette partition par cœur, il ne pouvait pas faire de fausse note et pourtant c’est ce qui c’est passer… Je me souviens d’avoir vu mon idole, mon héros ce lever avant de s’écrouler sur scène. Terrasser par une crise cardiaque à seulement 40 ans. C’est impuissant et en hurlant que j’ai vu mon père mourir sur cette scène… Profondément traumatiser, j’ai refusé de toucher un instrument après cet accident, malgré l’insistance de ma mère pour que je ne perde pas ce don, seul véritable héritage de mon père. Mais juste à l’idée de voir un piano, j’en avais des crises d’angoisses horribles. Jusqu’au jour où j’ai rencontré Léon. Le premier professeur de musique de mon père, celui qui lui a transmis ce goût pour la musique. Le vieil homme avait eu vent de mon histoire et c’est donner une dernière mission, me refaire jouer. Il aura mis du temps, mais au final il m’aura appris une chose unique, la musique c’est ma vie, je suis capable de faire que cela, je suis né pour ça et j’ai été élevé sur un piano. Il m’aura fallut plus d’un an pour reprendre la guitare et quatre pour me remettre au piano, mais désormais, une chose est sûr, je vais reprendre la flamme et devenir un grand musicien comme mon père et surtout pour mon père.

Après cette période noir, il m’a fallut un certain temps, avant de redevenir le jeune homme plein de vie que j’étais auparavant. Il a fallut faire le deuil de mon paternel et aider ma mère a ne pas perdre pied et puis il a fallut réapprendre à vivre. Et il a eu cet été au camping de Darwin que je n’oublierais sans aucun doute jamais. J’avais dix-sept ans et a forcer de traîner sur la plage pour surfer le matin, j’ai finis par rencontrer une bande de jeune qui résidait au camping pour l’été. On ce retrouvait régulièrement pour passer des moments ensemble. Pour la plupart, ils étaient juste de passage, mais ça me plaisait de rencontrer des gens du continent. Parmi ce petit groupe il y avait deux jeunes Anglaise. Je connaissais plus particulièrement Maddison l’aînée des jumelles, mais j’avais également remarqué sa blondinette de sœur qui était souvent seule sur la plage. Maddie m’as avoué que suite à un accident elle était aveugle et vivait mal la situation. Un soir, alors que je la voyais de nouveau s’éloigner, je ne pu m’empêcher de la suivre. Elle faisait toujours la même chose. Elle s’allongeait sur le sol et semblait observer les étoiles alors qu’elle vivait dans le noir total. Alors je me suis assis à ses côtés et j’ai commencé à lui décrire tout ce qui nous entourait. Les étoiles, le sable, les vagues et le reste. Je lui ai fait redécouvrir ce qu’il l’entourait, elle m’a appris à devenir plus attentif aux détails. Ma jolie Blue-Lennon. Ce devint rapidement une habitude, tout les étés nous nous retrouvions sur la plage et je lui faisais découvrir le monde. Je me suis confié à elle comme je ne l’avais jamais fait avec personne, elle en fit de même. L’été de mes dix-neuf ans, je la fis venir chez moi et ensemble nous avions joué de la musique. Pianiste hors pair, elle devinait les touches mieux que je ne pouvais les voir. Je lui ai redonné goût à la musique, elle m’a fait découvrir l’amour. Parce que oui, il a fallut que nous tombions amoureux. Notre idylle dura un été, avant qu’elle soit rappelée à Liverpool près de sa famille. Ce fut le dernier été où je vis son doux visage. Pourtant je l’ai attendu l’année d’après et l’année suivante, mais je n’ai jamais eu de ces nouvelles. Au final, j’ai eu vent, du scandale qui a salit l’image de sa famille et je me suis dit qu’elle m’avais sans aucun doute oublié. Malgré tout, aujourd’hui, à vingt-cinq ans, je pense encore et toujours à elle. Ma petite aveugle, qui m’a fait comprendre que le monde est bien plus vaste et empli de belle chose que ce que nous pourrions voir. A chaque fois que je vais sur cette plage, je ne peux m’empêcher de penser à elle et je me demande souvent ce qu’es devenu sa vie et surtout si elle a finis par retrouver la vue.