Quand je suis née, ma première photo a remporté 10 000 $. Là vous vous dite que je mens et que c'est pour me rendre intéressante. Pas du tout. Je suis la fille de deux célèbres acteurs et tout le monde a voulu avoir la première photo de ma bouille. Ainsi, le monde entier m'a connu avant que j'ouvre la bouche et même mes yeux. Beaucoup de gens pensent que j'ai de la chance d'être la fille de gens célèbres et que je peux avoir tout ce que je veux. Oui je peux avoir tout ce que je veux, et non je n'ai pas de chance. Vous savez ce que c'est de mettre des lunettes de soleil toute la journée pour aller dans une boutique de vêtements et de se faire photographier ? Le rêve pour certains, l'horreur pour d'autres. Chez moi, c'est le deuxième cas. Je n'ai jamais voulu suivre les traces de mes parents et pourtant c'est pas peu qu'ils m'ont poussé. « Allez Jane, tu vas faire de la danse classique. » Je n'ai jamais réussi à faire des pointes, et franchement un tutu rose ?! J'avais mes cheveux bruns en chignon devant la glace à essayer de faire comme toutes les autres petites filles de stars, car même cette école de danse était réputée. J'ai arrêté un mois plus tard, mes pieds me faisaient souffrir et j'en avais marre de cette ambiance militaire. « Ce n'est pas grave, regarde il y une audition pour ce rôle. » Le cinéma ?! Vraiment ?! Je suis allée pour faire plaisir, j'y ai mis peu d'entrain et tout le monde dans le studio se demandaient si j'étais vraiment leur fille. Je ne voulais pas de cette vie de strass et de paillettes.

J'avais seize ans et tout ce que je voulais c'était d'aller dans un lycée normal et non de continuer mes cours à domicile avec un professeur complétement à la ramasse. Plus d'une fois je me suis endormie, plus d'une fois je me suis pris un coup de règle sur les doigts. Je ne compte même plus le nombre de fois où j'ai eu des bleus. Je m'en suis plaint à ma mère mais tout ce qu'elle a réussi à me dire c'est : « on en parlera plus tard chérie, ton père et moi nous allons à une soirée de remises de prix. » J'avais refusé d'aller à cette soirée, cela faisait seize ans qu'ils me trimballaient de soirées en soirées comme si j'étais un objet que tout le monde devait voir. J'ai claqué la porte de ma chambre avant de hurler et de jeter mon oreiller par dessus ma fenêtre – j'ai oublié qu'elle était ouverte – mon père se l'ai pris. Je n'ai pas été punie, ce mot là ils ne connaissaient pas. Le lycée je n'ai même pas peu le droit, mais je voulais m'émanciper, évidemment ce n'était pas possible avec des parents pareils. Je me suis donc dis qu'il fallait que je me concentre avec mon professeur chiant si je voulais avoir l'équivalent d'un diplôme et de me barrer.

« Non mais tu te rends compte que tu aurais pu te faire agresser ou même pire ?! » Mon père en train de m'engueuler c'était la première fois. J'avais vingt ans et j'en avais strictement rien à faire. J'avais eu beau avoir l'équivalent de mon diplôme, ils ne me laissaient pas partir comme si j'étais une poule aux œufs d'or... Hum je chantais mal, je ne savais pas jouer la comédie et je m'en moquais de leur vie alors la poule je ne sais pas si elle pondra des œufs d'or un jour ! J'étais sortie par la fenêtre de ma chambre et était allée à une soirée pour prendre contact avec un monde plus simple. J'avais bu, trop bu. La police m'avait choppé en état d'ébriété sur Hollywood Boulevard et m'avait ramené chez mes parents. « Je peux savoir ce qui t'es passé par la tête ? » Je ne répondis pas, j'étais fascinée par la couleur du plafond. « Y'en a marre Jane ! On va te prendre un garde du corps qui te suivra où tu iras ! » « HEIN ? » Je me réveilla d'un coup de ma torpeur. Il plaisantait j'espère ? Non, deux jours plus tard je faisais connaissance avec Liam. Mignon mais collant.

« C'est quoi The Big Break ? » Si je n'étais pas assise je serai tombée sur les fesses. Je posais ma tasse de thé avant de voir que Liam était entré dans la cuisine avec le courrier en main, dont un à mon nom. J'avais postulé pour le plaisir il y avait quelques temps pour partir loin de cette vie de paillettes. « Donne-moi ça ! » Fis-je en m'approchant de lui pour prendre l'enveloppe alors qu'il la levait pour ne pas que je l'attrape. « Tu nous fais des cachotteries ? » « Si tu le dis aux parents je te tue ! » Il rigola avant d'ouvrir l'enveloppe et de la lire. Pas gêné. Si je disais quelque chose il me sortirait sans doute le même baratin : C'est peut-être une lettre de menaces. « L'Australie ? Tu comptais partir sans personne ? » « Je suis une grande fille. » « Tu sais pourquoi tu ne peux pas prendre de risque. » « mais j'en ai marre moi de cette vie ! Tu comprends pas ce que c'est d'être toujours surveillé vingt-quatre heures sur vingt-quatre ! » Déclarais-je pratiquement en hurlant avant de lui arracher l'enveloppe et de monter dans ma chambre. Je comptais bien partir et personne n'allait m'en empêcher. Le vol était demain. Je préparais mes affaires avec une valise et un sac où il y avait tout d'utile. A quatre heures du matin, je me levais sans un bruit avant de quitter la maison et en me retournant je poussa un cri. « Bon dieu tu m'as fait peur ! » « Je t'accompagne. » « Tu fais chier. » Il ne répondit rien et pris mes bagages. Je me demandais vraiment pourquoi il tenait tant que ça à m'accompagner.